Patrimoine – Histoire du vin de Bordeaux

Bordeaux est occupée depuis des milliers d’années et le vin est cultivé à Bordeaux depuis quelques milliers d’années avant même l’arrivée des Romains. D’abord les Celtes ont envahi la région, établissant vers 300 av. J.-C. un petit village appelé « Burdigala ». Puis, en 56 av. J.-C., les Romains conquirent Bordeaux, où ils restèrent jusqu’à la chute de l’Empire romain après des siècles de conflits et de chaos.

La paix revint enfin dans la ville en 1154, lorsque la duchesse Aliénor d’Aquitaine épousa le comte français Henri Plantagenêt, futur roi Henri II d’Angleterre. C’est ainsi que Bordeaux tomba sous contrôle anglais pendant les trois siècles suivants. Au cours de cette période, un important commerce d’exportation s’est développé avec l’Angleterre, et alors que la majorité du vin provenait d’autres régions voisines (comme Bergerac et Cahors), le vignoble de l’actuelle région de Bordeaux s’est également développé et largement étendu. Avec le départ des Anglais suivi des guerres de religion, la France ne s’est pas complètement rétablie avant que Louis XIV ne pose, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, les jalons d’une nouvelle ère où les grands domaines et châteaux vont se développer.

Malgré les droits discriminatoires perçus sur les vins français importés en Angleterre (deux fois plus élevés que ceux perçus sur les vins ibériques), de grandes quantités de vins de Bordeaux ordinaires ont été consommées avec les vins du dernier millésime. Ces derniers sont les plus recherchés, d’où l’expression  » Le nouveau bordeaux français  » et la notion de croissance ou de crus. Les grands propriétaires du vignoble bordelais commencent à changer le visage du Médoc (Haut-Brion, Lafite) et une classe aristocratique de marchands se développe rapidement alors que la demande en vins fins ne cesse de croître. Sur le modèle de Haut-Brion, Lafite, Margaux ou Latour, Bordeaux connaît une période d’intense prospérité commerciale dans les années précédant la Révolution. Durant cette période, Bordeaux investit de nombreux efforts pour renouveler le vignoble et développer son port. La période post-restauration a vu la naissance et l’expansion des négociants, l’importation et l’exportation des vins étant leur activité principale.

Le Second Empire qui suivit vit une nouvelle phase, celle de l’installation dans le vignoble d’investisseurs influents de l’extérieur de Bordeaux (comme les familles Rothschild et Péreire). La défaite dans la guerre franco-prussienne, suivie de la peste du phylloxéra et de la période de mildiou au tournant du siècle ont affecté l’économie générale. De plus, la dépression s’est accompagnée d’une succession de millésimes bourgeois. L’après-guerre et sa succession de millésimes splendides (1945, 1947, 1949) ont ouvert un nouveau chapitre dans lequel la prospérité du Bordelais, les pratiques vitivinicoles modernes et les procédés de vinification innovants ont offert, millésime après millésime, surprises et émotions à tous les amateurs de Bordeaux.

 

Auteur de l’article : Roland